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La cyberstratégie dans le cybercommerce du vin : le début des opérations de croissance externe
par Yves Chirouze, octobre 2001



LA CYBERSTRATEGIE DANS LE CYBERCOMMERCE DU VIN :

Le début des opérations de croissance externe et de concentration

par Yves Chirouze

L'Agora de la Cybermercatique, le 11 octobre 2001 ( première édition, le 19 septembre 2001)



La cyberstratégie et la cyberconcentration s'imposent à l'univers du vin : Wine and Co et Média Publications, groupe qui contrôle notamment la Revue des Vins de France et le site MagnumVinum, ont signé un accord dans le but clairement déclaré de donner naissance au numéro un du vin sur Internet en France.
L'accord signé recouvre deux volets. D'une part, Wine and Co, détenu à 40% par Europe-web, le fonds de Bernard Arnault, reprend le site w3.magnumvinum.fr.
En contrepartie, Média Publications devient actionnaire de Wine and Co à hauteur de 15%. D'autre part, Wine and Co se voit offert "l'utilisation exclusive sur Internet du contenu et des critiques de la Revue du Vin de France et du Guide Bettane et Desseauve".
Dorénavant, MagnumVinum se consacrera "uniquement à ses activités éditoriales en lien étroit avec la revue des Vins de France" et "bénéficiera de toute l'expertise" de Michel Bettane et Thierry Desseauve, auteurs du Guide éponyme.
Pour sa part, le site w3.wineandco.fr poursuivra sa croissance. Le chiffre d'affaires de Wine and co devrait passer de 30 à 35 millions de francs en 2001, en partie, seulement, grâce à l'intégration de la partie commerciale de MagnumVinum. Par ailleurs, le nombre de références du site, actuellement de plus de 2.000, devrait atteindre les 3000 : un cyberassortiment quantitatif et qualitatif digne du premier cybercaviste français.

Cet accord stratégique entre deux cybermarchands français marque le véritable début de la phase de rationalisation annoncée par les professionnels, au printemps 2001, à Vinexpo, le salon mondial des vins et spiritueux à Bordeaux.
Les raisons du rachat de Magnum Vinum par Wine and Co sont, en effet, essentiellement managériales et stratégiques :
- un marché trop étroit pour un grand nombre d'intervenants, ce qui a fait dire à François Bannier, directeur commercial de Wine and Co qu'" il y a trop de prétendants pour ce petit monde ",
- un décalage entre les moyens mis en œuvre et les résultats obtenus. Il faut savoir que même chateauonline.com, pourtant leader européen du vin sur Internet, avec 500.000 bouteilles vendues par an, ne réalise pas le tiers des ventes d'un grand distributeur français,
- une complémentarité parfaite entre les deux sites, en termes d'assortiment et de contenu éditorial.
Les effets de synergie espérés sont tels que Wine and Co, après l'intégration de la partie commerciale de Magnum Vinum, escompte, d'une part réaliser un chiffre d'affaires de 10,7 millions d'euros en 2002, soit le double de celui prévu pour 2001, à périmètre équivalent, d'autre part atteindre la rentabilité ce qui fait défaut à la plupart des cybercavistes français.

Le cybercommerce du vin se voulant sans frontières, le mouvement de concentration est d'ores et déjà international. L'un des pionniers de la vente de vins en ligne, le français w3.1855.com a racheté l'américain Aroundwine.com, en avril 2001.
Aux Etats-Unis, la concentration avait même débuté au cours de l'été 2000 avec le rachat de Wineshopper par Wine.com qui fut absorbé à son tour par son principal concurrent E-vineyard, en mai 2001. La fermeture du site wine.com fut d'ailleurs largement commentée par les professionnels réunis à Vinexpo 2001 qui prirent alors conscience de la nécessité de rationaliser un cybercommerce du vin peu rentable.

Le mouvement de rationalisation et de concentration est donc en marche. Le grand nombre de sites marchands existants laisse présager de nombreuses disparitions faute de rentabilité, des regroupements, des rachats et de belles opérations de croissance externe pour conquérir la place de numéro 1 de la vente de vins sur le net. Des rumeurs circulent déjà autour d'un rapprochement entre Château Online et Rouge et Blanc. Rumeurs que le PDG de Château Online, Thomas Lot, n'a pas confirmées au Nouvel Hebdo (w3.01.net) en rétorquant : " nous discutons avec l'ensemble des acteurs tant en France qu'à l'international ". Qu'il s'agisse ou non d'un stratagème pour faire taire des rumeurs persistantes, cette réponse est d'une grande vision pour l'avenir des professionnels français du vin, de plus en plus confrontés à une concurrence internationale dont la diversité géographique augmente, en outre, sans cesse.


Bibliographie :

- Agence France Presse, 11 septembre 2001
- Chirouze (Yves) - Le cybermarchéage des cybercavistes - L'Agora de la Cybermercatique, septembre 2001
- Chirouze (Yves) - Le cybercommerce du vin : structure et filières -
L'Agora de la Cybermercatique, septembre 2001
- CP - Les cavistes on line concentrent leurs productions - le Nouvel Hebdo, w3.01net.com, 1er octobre 2001


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