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Le E-commerce : de la croissance à la rentabilité
par Yves CHIROUZE, février 2002



Le E-commmerce : de la croissance à la rentabilité

par Yves CHIROUZE,

L'Agora de la Cybermercatique, février 2002




Le cybercommerce français a connu une année 2001, somme toute, positive à en croire les premiers chiffres dont nous disposons et, notamment, ceux publiés par Médiamétrie ( source : Baromètres Multimédia) - par Nielsen//NetRatings, par le cabinet Jupiter MMXI et par IPSOS-Mediangles. Mais, au-delà des estimations statistiques, plusieurs facteurs positifs peuvent être constatés qui sont de bon augure pour l'avenir du cybercommerce : - le regroupement des cybermarchands au sein d'associations qui auront un rôle de propositions et de lobbying, - les excellents résultats des fêtes de Noël 2001 - l'augmentation du nombre d'internautes en France et la confiance accrue qu'ils ont dans l'achat en ligne.


I- Les chiffres du cybercommerce français

1- Les cyberacheteurs et le volume de transactions

Selon les Baromètres Multimédia de Médiamétrie, le nombre d'acheteurs sur Internet atteindrait plus de 4,25 millions en décembre 2001, soit 2 millions de plus qu'en début d'année.
Les cyberacheteurs représentent 27,2 % des internautes, au dernier trimestre 2001, alors qu'ils n'étaient que 19% au premier trimestre.
La part des cyberconsommateurs a connu la plus forte hausse entre le deuxième trimestre 2001 et le troisième trimestre : le pourcentage des cyberacheteurs passant de 21,1% au printemps à 26,6% en été (juillet-septembre).

Les statistiques disponibles sur le nombre d'actes d'achat ne concernent malheureusement que onze sites marchands : eBay France, Telemarket, Ooshop, Voyages-SNCF, Lastminute-Degriftour, Alapage, Fnac, La Redoute, ChateauOnLine, Chapitre et Surcouf. Sur ces 11 sites, parmi les plus gros en France, le nombre d'actes d'achat a plus que doublé passant de 3 419 658 transactions en 2000 à 7 162 113 en 2001, ce qui représente un taux de croissance de 109%.
Ces onze sites représentant selon l'Association pour le Commerce et les Services en Ligne, ACSEL, environ 50% du secteur, on peut donc estimer à un peu plus de 14 millions le nombre de transactions, en France, en 2001.

Ipsos Médiangles a publié des chiffres quelque peu différents dans sa 5ème édition de Cyberacheteurs, le baromètre du commerce électronique français.
Le nombre de cyberacheteurs serait de 5,1 millions de personnes, soit 2,4 millions de plus en un an. Même si les chiffres publiés par Ipsos Médiangles et Médiamétrie sont divergents, avec un écart de près d'un million d'individus, ces deux instituts s'accordent pour reconnaître que le nombre d'acheteurs en ligne a considérablement augmenté en un an : plus de deux millions de cyberacheteurs français.
Louis Rougier, directeur général d'Ipsos Médiangles, estime que ces résultats sont encourageants pour l'avenir : " le nombre d'acheteurs en ligne continue de progresser plus vite que le nombre d'internautes, preuve d'une confiance croissante de l'e-commerce ".

2- Les sites marchands

L'année 2001 restera comme l'année de l'arrêt de l'augmentation du nombre de sites marchands.
Dans le 10ème baromètre du commerce électronique Webmarchand-LeGuide, le nombre de sites marchands actifs, au 31 décembre 2001, est de 2752, soit en baisse par rapport au mois de juin 2001 (2868 sites), mais stable par rapport au recensement de décembre 2000 (2715 sites actifs).
Ce phénomène est d'autant plus remarquable que depuis juin 1998, le nombre de sites marchands n'avaient pas cessé de progresser, passant de 250 sites à 1000 environ, de juin 1998 à juin 1999, et de 1000 à 2000, de juin 1999 à juin 2000. L'allure de la courbe d'évolution du nombre de sites ne peut que faire songer à celle d'un cycle de vie avec :
- une phase de démarrage de juin 1998 à décembre 1998
- une phase de croissance de décembre 1998 à décembre 2000
- une phase de maturité à partir de décembre 2000
Selon le Guide.com qui a racheté l'annuaire des sites marchands Webmarchand en juillet 2000, " après une croissance de l'ordre de 100% par an jusqu'à la fin 2000, le nombre de sites marchands se stabilise autour de 2800 depuis début 2001, signe d'une maturation et d'une consolidation du marché. Cette stabilité apparente masque en réalité un marché extrêmement évolutif : plusieurs centaines de sites ont été fermés, fusionnés ou sont (re)devenus non-marchands en 2001 et autant de sites nouveaux ont été créés ".
De plus, certaines catégories de produits et services ont connu, au cours des six derniers mois, une progression (Fleurs et Cadeaux, Electroménager, Hygiène & Beauté et Maison-décoration) tandis que d'autres voyaient le nombre de sites diminuer (Argent, Alimentation, Mode, etc.).
Les catégories de produits les plus achetés par les internautes (produits culturels, informatique, son et image) ont vu leur effectif stagner.
La conclusion du 10ème baromètre du commerce électronique est que " si l'offre s'est stabilisée sur le plan quantitatif, elle s'est améliorée en qualité, les meilleurs sites ayant renforcé leur position tandis que des sites moins performants ont cessé leur activité ".


II- A titre de comparaison : l'exemple américain

Le cabinet comScore a publié, le 16 janvier 2002, les premières statistiques du e-commerce aux Etats-Unis pour l'année 2001.
Selon lui, le chiffre d'affaires total du cybercommerce de détail, B. to C., hors les ventes aux enchères, s'élèverait à 53,07 milliards de dollars.
Le E-commerce " B2C " aurait connu, aux Etats-Unis, une croissance de l'ordre de 37%. Mais, comme pour les statistiques françaises présentées ci-dessus, ce chiffre doit être analysé de près dans la mesure où il inclut le chiffre d'affaires du secteur des voyages, or ce dernier s'élève à 19,36 milliards de dollars, soit plus du tiers du chiffre d'affaires total du e-commerce américain (36,5%).
Le cabinet comScore ayant publié des statistiques trimestrielles, il est possible de comparer les taux de croissance, trimestre par trimestre.
Le taux de croissance le plus élevé est celui du 4ème trimestre 2001 (+ 13,2%) malgré une baisse du chiffre d'affaires du secteur des voyages en ligne (-12,9%) suite logique de la tragédie du 11 septembre 2001.
Le chiffre d'affaires du E-commerce hors "Travel " a, en effet, largement compensé cette baisse en passant de 7,57 milliards de dollars, au 3ème trimestre 2001, à 10,8 milliards de dollars au 4ème trimestre : ce qui représente un taux de croissance de 42,67%.
Ce phénomène est d'autant plus intéressant que le chiffre d'affaires du " Non-travel " avait baissé au cours des trois premiers semestres passant de 7,76 milliards de dollars à 7,59 puis à 7,57.
Autrement dit, les événements du 11 septembre semblent avoir stoppé net la progression du chiffre d'affaires du secteur voyage en ligne et, en revanche, relancé la vente de biens.
La question est de savoir si ce retournement statistique peut s'expliquer par la peur : peur de prendre l'avion dans le premier cas, peur de magasiner dans le deuxième.
Bien que les comparaisons de statistiques publiées par différents organismes soient délicates, les chiffres du cabinet comScore, résultat d'un monitoring auprès de 1,5 millions d'internautes, semblent cohérents avec ceux publiés par d'autres.
La baisse du chiffre d'affaires du B. to C. (hors voyage en ligne) a été confirmée par le Département du Commerce américain selon lequel le chiffre d'affaires du commerce électronique de détail américain a baissé de 1,8% au deuxième trimestre, pour passer à 7,72 milliards d'euros.
Sachant que les ventes de détail globales, de l'ensemble du commerce américain, ont, quant à elles, progressé de 10,8% sur la période avril-juin, représentant 890,2 milliards d'euros, la part du commerce électronique est passée, selon le Département du Commerce américain, sous la barre de 1% au cours de cette période.
Quant au sursaut du E-commerce américain au cours du 4ème trimestre 2001, il est confirmé par une enquête du cabinet Nielsen/NetRatings.
Selon ce dernier, pendant la semaine du 11 novembre, le nombre des cyberacheteurs a augmenté de 14% par rapport au mois d'octobre. Les sites de jouets ont connu une augmentation de leur trafic de 66%, durant cette même période.
Le cabinet Nielsen/NetRatings a estimé les ventes de Noël sur Internet à près de 11,2 milliards d'euros.
L'un des premiers sites marchands à se féliciter publiquement de la reprise de ses ventes fut le portail Internet Yahoo qui a enregistré une hausse de 86% du volume des ventes effectuées à travers son réseau durant les fêtes (23 novembre au 24 décembre) par rapport à la même période de l'année dernière.
Les performances de Yahoo Shopping, la plate-forme électronique de vente du portail Internet, sont très supérieures aux prévisions des analystes qui tablaient sur une progression de 10% des ventes, selon une étude de Forrester Research.
Un autre fournisseur d'accès à Internet, AOL, a fait mieux encore en réalisant un chiffre d'affaires de 11 milliards de dollars au 4ème trimestre 2001 (contre 10,3 milliards pour Yahoo Shopping), soit une progression de 72 % par rapport à la même période en l'an 2000.
Il n'est pas possible de parler du e-commerce américain sans évoquer le cas d'Amazon, le plus connu des sites marchands au monde. Son chiffre d'affaires n'a augmenté que de 13% en 2001, passant de 2760 millions de dollars à 3120 millions. Rythme décevant pour ceux qui se souviennent des taux de croissance des années précédentes : + 68% (2000/1999), + 169% (1999/1998), + 313% (1998/1997). Toutefois, l'exercice 2001 restera dans les mémoires comme une année exceptionnelle pour Amazon en termes d'audience et de rentabilité. Amazon a dénombré 31 millions de visiteurs uniques, aux Etats-Unis, contre 21 millions en 2000 et 16,6 millions en 1999, soit un taux de croissance de son audience de 47,6 % contre 26,5% l'année précédente.
Surtout, au cours du quatrième trimestre 2001, Amazon a un résultat net positif, un bénéfice net pro forma de 5 millions de dollars, contre une perte de 545 millions en 2000.
Ce résultat historique, bien que modeste et insuffisant pour assurer un bénéfice sur l'année toute entière, est dû principalement à l'amélioration des ventes au quatrième trimestre. Amazon a réalisé, au cours des trois derniers mois de 2001, un chiffre d'affaires de 1,12 milliard de dollars, en augmentation de 1
5,2% par rapport à celui de la même période en 2000, soit 35,8% du chiffre d'affaires de l'ensemble de l'exercice 2001. Malgré ce bon résultat trimestriel, Amazon reste déficitaire sur l'exercice fiscal 2001 avec 642 millions d'euros de pertes.


III- Le décollage des ventes en fin d'année : un point commun des E-commerces américain et européen

Les cybermarchands ont vu, pour la plupart, leurs ventes progresser fortement aux Etats-Unis comme en Europe pendant les fêtes de fin d'année.
Plusieurs explications ont été avancées : - la peur d'aller dans les magasins en dur en raison d'une montée globale de l'insécurité, - l'appropriation du cybermagasinage par les internautes liée à l'augmentation du nombre de ménages équipées et les progrès réalisés par les sites marchands en matière de sécurisation des paiements, etc.
Certains ont même évoqué le froid qui nous a frappés.
Une enquête de Bizrate.com a, en effet, montré que le mauvais temps, peu propice au lèche-vitrine, encourageait le e-commerce. Ainsi, les habitants de l'Alaska sont les plus cyberacheteurs (305 achats pour 1000 habitants) devant ceux d'autres Etats où le froid sévit également : New Hampshire, Connecticut, Vermont, Massachussets, etc. Plus on descend dans le Sud des Etats-Unis moins le cyberachat est pratiqué en hiver.

1- Le Noël du E-commerce européen

Les cybermarchands européens ont connu un fort accroissement de leurs ventes à l'occasion des fêtes de Noël. Les estimations, bien que parfois différentes selon les instituts, confirment ce rebond.
Selon Forrester Research, les achats en ligne effectués pendant les fêtes de fin d'année ont augmenté de 160 % par rapport à ceux de l'an 2000, générant une dépense totale estimée à 4,1 milliards d'euros.
L'essor du e-commerce européen est, selon cet institut, lié à la croissance continue du nombre des Internautes. Entre janvier et octobre 2001, le nombre de cybernautes au Royaume-Uni a progressé de 31%, en Allemagne de 24%, et en France de 35%. Toutefois, L'institut d'études américain a constaté l'existence d'un décalage dans le temps entre la croissance des nouveaux venus sur Internet et celle des cyberacheteurs. Seuls 12% des Internautes effectuent, en effet, un achat en ligne au cours de leurs six premiers mois de pratique d'Internet, contre 25% pour ceux ayant déjà un an à deux ans d'expérience.

Toujours, au niveau européen, un autre institut, Jupiter MMXI a estimé à plus de 33 millions les cybernautes qui ont visité, en décembre 2001, des sites marchands depuis leur domicile. La plupart des pays européens ont connu une croissance de plus de 40% de la fréquentation des sites marchands, une progression remarquable puisqu'elle est plus forte que celle du nombre des internautes.
Les allemands et les anglais ont été les plus nombreux à visiter les sites marchands depuis leur domicile, en décembre 2001.
Selon Jupiter, 9,8 millions d'allemands, 9,2 millions d'anglais et 4,6 millions de français auraient cybermagasiné depuis leur domicile en décembre dernier. La France précède l'Italie (3,9 millions), l'Espagne (1,8 million), le Danemark (1,2 million), la Suisse (0,9 million) et la Norvège (0,8 million).
Comme le souligne Olivier Bitoun (LSA) : " Fait remarquable, la France est le seul pays d'Europe où les trois sites les plus fréquentés dépassent chacun les 10% de part d'audience. Le classement des trois premiers sites français est sans surprise. Fnac.com, Alapage.com et Amazon.fr sont fidèles au poste. Seule petite modification par rapport au classement du mois précédent, la Fnac avec 1,3 million de visiteurs uniques, reprend la première place un moment occupée par Alapage. En Grande-Bretagne et en Allemagne, les filiales d'Amazon continuent de truster les premières places, tandis qu'en Espagne le site de l'enseigne El Corte Ingles occupe la tête du classement devant l'inévitable Amazon.com. "
Cette amélioration générale de la situation du e-commerce européen a donc profité aux sites marchands internationaux.
Ainsi, Amazon qui a créé quatre filiales, en dehors des Etats-Unis, en Allemagne et en Grande Bretagne (en 1998), en France (en 2000) et au Japon, a connu une croissance de ses ventes plus forte à l'international que sur son marché national. Les ventes sur les quatre sites " internationaux " d'Amazon ont augmenté de 81% en 2001 alors qu'elles ne croissaient que de 13 % aux Etats-Unis.

2- L'effet " Fêtes" sur le cybercommerce français

En France, les estimations des différents instituts (Jupiter, les Baromètres Multimédia de Médiamétrie, Nielsen, etc.) ne se contredisent pas et ne sont pas démenties par les résultats des entreprises du cybercommerce, elles-mêmes.
Selon l'institut Nielsen, le nombre de visiteurs sur les 10 premiers sites de commerce électronique a progressé de plus de 33% depuis le domicile entre octobre 2001 et décembre 2001, et de 68% sur l'ensemble de l'année 2001 alors que le nombre d'internautes actifs à domicile, bien qu'en forte hausse, n'a augmenté que de 45 %.
Quatrième dans le classement de Nielsen, après la Fnac (1,39 millions de visiteurs), Amazon.fr (1,1million) et Alapage.com (1,03 million), le site RueduCommerce.com (582 000 visiteurs), spécialiste de la vente de matériel technologique, a connu un taux de croissance de son chiffre d'affaires de 63% entre novembre 2001 et décembre 2001 pour atteindre les 4,7 millions d'euros et ses commandes ont plus que doublé par rapport au mois de décembre de l'année dernière : passant de 12 000, en décembre 2000, à 26 000 en décembre 2001.
Chez TopAchat, la progression du chiffre d'affaires en un an est de plus de 100%, avec une augmentation de 40% entre novembre et décembre 2001.
Comme Amazon, TopAchat annonce avoir atteint la rentabilité sur les trois derniers mois de l'année 2001.
Sauf quelques exceptions comme Alapage, Eveil et Jeux, etc., contrairement à ce qui s'est passé aux Etats-Unis, la croissance du cybercommerce semble avoir été, en France, plus régulière au cours de l'année 2001.
Ainsi, Jean-Christophe Hermann, Président Directeur Général de la Fnac.com a déclaré au webzine " Le Nouvel Hebdo " que " selon les familles de produits, le taux multiplicateur se situe entre 2 et 4 par rapport à 2000 ", le plus élevé se retrouvant surtout pour les produits techniques.
L'Agence France Presse, dans sa dépêche du 15 janvier 2002, fait ainsi remarquer que de nombreux cybermarchands ont connu une croissance de leur chiffre d'affaires tout au long de l'année, même si la fin de cette dernière leur a été également favorable : " Le fleuriste en ligne Aquarelle a multiplié ses ventes par 2,6 en décembre 2001 par rapport à décembre 2000…Le mois de décembre n'a représenté que 12% des ventes de l'année qui étaient de 4,88 millions d'euros. Joupi (jouets) qui a lui réalisé 60% de ses ventes en novembre-décembre a doublé son chiffre d'affaires sur cette période et sur l'ensemble de 2001. "


IV- Le E-commerce en 2002

Les prévisions pour l'année 2002 sont plutôt globalement favorables aux Etats-Unis comme en Europe. La différence fondamentale par rapport aux prévisions des années précédentes est qu'elles sont encourageantes non seulement en termes de chiffres d'affaires mais aussi en matière de rentabilité.

1- Les prévisions aux Etats-Unis

A l'image du site Amazon, le e-commerce américain connaîtra, sans doute, une croissance entre 10% et 15% en 2002.
Pour le premier semestre 2002, Amazon prévoit une croissance de 11 à 18% de son chiffre d'affaires, entre 775 et 825 millions de dollars, avec un résultat opérationnel pro forma compris entre l'équilibre et une perte de 16 millions.
Amazon escompte une croissance de 10% pour 2002 avec un bénéfice opérationnel pro forma de l'ordre de 30 millions de dollars.
Amazon a réalisé pour la première fois de son histoire un bénéfice net de 5 millions de dollars au 4ème trimestre 2001. Cette performance résulte, toutefois, d'un gain de 16 millions de dollars sur des obligations libellées en euros du fait de la dépréciation de la monnaie européenne. Aussi, dans une interview à l'AFP, le patron du leader mondial du e-commerce s'est refusé à prédire quand Amazon afficherait régulièrement des bénéfices nets, y compris toutes les charges exceptionnelles, selon les normes comptables américaines (GAAP).
"Les résultats en GAAP dépendent d'un tas de facteurs. Dans notre cas, quand l'euro baisse, notre bénéfice GAAP augmente. Cela n'apporte aucune pertinence quant à la performance de nos activités", estime Jeff Bezos.
Amazon préfère se concentrer sur le bénéfice opérationnel "pro forma" - c'est-à-dire exception faite des charges de restructuration et des frais financiers - et sur le cash flow opérationnel.
Pour 2002, Amazon s'en tient à l'objectif d'un bénéfice opérationnel pro forma de "30 millions de dollars ou plus" et d'un cash flow opérationnel positif.
Amazon entend, pour cela, continuer à augmenter de plus de 10% par an sa productivité en contenant ses coûts fixes tout en augmentant les volumes vendus. Selon Jeff Bezos : " le cash flow opérationnel est un bien meilleur objectif (sous-entendu que le bénéfice net). Les mouvements de l'action en bourse sont mieux corrélés au cash flow qu'aux bénéfices ".
Les investisseurs ont, en effet, réagi très favorablement à l'annonce de ces perspectives faisant passer le cours d'Amazon.com au Nasdaq à plus de 14 dollars. Pour mémoire, Rémi Vallet (2002) rappelle que " l'action d'Amazon avait atteint des records, au-dessus de 100 dollars à la fin de l'année 1999, avant de s'effondrer avec une belle régularité, jusqu'à descendre sous les 6 dollars en septembre 2001 ".
Le retour de l'optimisme des investisseurs est un signe nécessaire mais pas suffisant : d'autres éléments nous font prédire que l'année 2002, sauf accident, devrait être l'année de la rentabilité pour bon nombre de sites marchands.
Ainsi, selon une enquête réalisée par le Boston Consulting Group auprès de 63 cybermarchands américains, le coût d'acquisition d'un client pour les sites commerciaux est passé de 45 dollars au premier semestre 2000 à 12 dollars au troisième trimestre 2001.

2- L'avenir du cybercommerce français

Les prévisions des ventes en France semblent plus optimistes encore que celles pour les Etats-Unis, notamment en matière de chiffre d'affaires.
Alors qu'aux Etats-Unis, on s'attend à un taux de croissance légèrement supérieur à 10%, des taux de croissance de 40 à 60% sont envisagés sérieusement pour le e-commerce français.
S'appuyant sur les données du panel Nielsen/NetRatings et des baromètres Multimédia de Médiamétrie, l'ACSEL prévoit également une forte croissance du cybercommerce français.
Les raisons de ce probable développement rapide sont diverses et tiennent autant à l'équipement des ménages qu'à la confiance accrue qu'ils ont dans les sites marchands et dans leurs compétences d'internautes. Parmi les principales, citons :
- la progression régulière du nombre d'internautes et de l'accès à Internet, notamment par l'accès à domicile,
- le retard de la France par rapport aux autres pays européens, retard qui se comblera nécessairement,
- le développement du haut débit qui favorise le taux d'activité de l'internaute,
- l'ancienneté de l'usage de l'Internet : 43% des internautes connectés depuis plus de trois ans ont effectué un achat au cours des 6 derniers mois (vs 27% au niveau national),
- la forte progression de l'indice de confiance des Internautes dans l'achat en ligne.

Selon l'ACSEL, l'indice de confiance des internautes français dans l'achat en ligne a fortement progressé entre janvier-mars 2001 et juillet-septembre 2001, passant de 23,2% à 29,8%. Ce qui signifie, d'une part que l'image du e-commerce s'améliore, d'autre part qu'il existe encore un potentiel de progrès : " il faudra rassurer encore 70% de la population ".
En outre, l'audience des sites leaders de e-commerce en France progressant plus vite que le nombre d'internautes actifs, les 11 sites marchands membres de " e-commerce pour tous " tablent sur une croissance de l'ordre de 61% de leur chiffre d'affaires en 2002 (moyenne des taux de croissance prévisionnels du chiffre d'affaires budgété par les membres de l'ACSEL).

Pour sa part, le cabinet Jupiter MMXI estime que les fondamentaux du commerce électronique sur Internet en France sont positifs et devraient assurer une croissance soutenue du montant des transactions pour les prochaines années. Selon lui, le marché du commerce électronique B. to C. devrait continuer de croître fortement en France pour passer de 1.6 milliards d'euros en 2001 à près de 9 milliards en 2006, soit à un taux de croissance annuel moyen de 41,38%.
Jupiter MMXI prévoit également que le nombre d'Internautes français qui achèteront sur le réseau (réalisation d'au moins un achat par carte bleue sur un site de commerce dans l'année) passera d'environ 4.1 millions à la fin 2001 pour atteindre 15.6 millions en 2006, soit un taux de progression annuel moyen de 30,6%.
A ce rythme, en 2006, les ventes sur Internet devraient représenter 3.6 % du commerce de détail en France. Il est vrai qu'un transfert des achats s'effectuera entre le minitel et l'internet. La société d'études estime, en effet, que l'Internet prendra rapidement une position dominante par rapport au Minitel et générera 26 fois plus de chiffre d'affaires que ce dernier, en 2006. Ainsi, Jupiter MMXI estime que les transactions sur Minitel vont diminuer annuellement de 14% en moyenne entre 2001 et 2006, passant ainsi de 712 millions d'euros, en 2001, à 345 millions en 2006.
La croissance du cybercommerce devrait s'appuyer, notamment, par la montée en puissance sur Internet des enseignes de la grande distribution alimentaire (les cybermarchés) ou non alimentaire (les sites de grandes surfaces spécialisées telles que Décathlon) ainsi que des spécialistes de la vente par correspondance en France.
En cela, le cabinet Jupiter MMXI rejoint les conclusions d'une étude réalisée par l'Institut Cospirit research sur les comportements d'achat en ligne. La Redoute est, d'ores et déjà, le site le plus consulté pour acheter des vêtements ou s'informer sur Internet (58%) devant celui des 3 Suisses (21%), Décathlon (9%). Selon l'Institut Cospirit research, dans le secteur de l'habillement, le web s'inscrirait en prolongement de la VPC traditionnelle.
On le voit, les prévisions sont plutôt bonnes pour le cybercommerce français. Leur réalisation dépendra de l'évolution de la situation macro-économique, sachant que la récession touche déjà plusieurs pays partenaires et clients de la France, et des efforts que feront les entreprises du secteur. Certaines d'entre elles ont pris conscience de l'intérêt de se regrouper au sein d'associations, de mener des réflexions et de faire des propositions.
L'ACSEL, Association pour le Commerce et les Services en ligne, regroupe plus de 200 entreprises et organismes du e-commerce (cybermarchands, prestataires de services, éditeurs, conseils, établissements financiers et de capital risque, etc.). Elle a constitué plusieurs groupes de travail. " E-commerce pour tous ", une association informelle réunissant sept acteurs du cybercommerce français et PriceWaterhouseCoopers a rejoint l'ACSEL en décembre 2001 et en constitue l'un des principaux groupe de travail. Amazon France qui faisait partie de membres fondateurs d'E-commerce pour tous l'ayant quitté, ce groupe comprend 11 cybermarchands, un FAI (Yahoo France), un site de vente aux enchères (eBay) et deux instituts d'études (PWC et Nielsen/Netratings). Parmi les cybermarchands, on retrouve la plupart des formes du cybercommerce : des cybermarchés (Ooshop, Telemarket), un cybercaviste (Chateauonline), des cyberlibraires (Alapage, Chapitre), un site de spécialiste de la VPC (La Redoute), des sites de voyages (Lastmin
ute-Degriftour, Voyages-sncf), deux sites de produits culturels et informatiques (Fnac et Surcouf qui appartiennent au même groupe FNAC) et un site de fleurs (Aquarelle). Pour 2002, ces onze sites prévoient en moyenne une hausse de 61% de leur chiffre d'affaires (moyenne des taux de croissance prévisionnels du chiffre d'affaires budgété par les membres de l'ACSEL). Mais, pour atteindre cet objectif de croissance en 2002, l'ACSEL et son groupe de travail " E-commerce pour tous " ont établi un plan d'action en trois axes :
- Contribuer à la démocratisation de l'accès du grand public au Haut Débit, en agissant auprès des opérateurs pour diminuer, de moitié, le prix de l'abonnement à l'ADSL. Selon Henri de Maublanc, Président d'ACSEL et PDG d'Aquarelle, il suffirait de baisser les prix du haut débit aux environs de 20 à 25 euros par mois pour que le nombre d'internautes ayant accès à l'Internet rapide atteigne rapidement les 10 millions.
- Faire émerger un label unique de qualité de service et de protection des données personnelles des Internautes,
- Privilégier la carte bancaire comme moyen de paiement sur Internet, en renforçant la coopération entre e-commerçants et banques.
Ces trois dossiers sont, en effet, d'une grande importance pour l'avenir du e-commerce en France.
Toutes les études montrent que le type connexion est l'un des deux critères vraiment discriminants pour expliquer l'achat en ligne, avec l'ancienneté sur Internet, c'est-à-dire l'expérience et le savoir-faire du cybernaute.
La démocratisation du haut débit aurait donc des effets positifs immédiats sur la confiance et les achats des internautes mais aussi sur l'esthétisme et le contenu multimédia des sites marchands.
La création d'un label de qualité vise à accroître la crédibilité des sites marchands. Le périmètre de ce label devrait garantir la transparence des pratiques commerciales, la protection des données personnelles du cyberacheteur et la qualité du service de livraison et du Service Après Vente.
Cet objectif d'obtention et d'utilisation d'un label tombe à point nommé, un rapport publié par la Mission pour l'économie numérique, rattachée au Ministère de l'Economie et des Finances, vient de rappeler certaines règles pour éviter que les cyberconsommateurs soient victimes de pseudo-labels de confiance.
Enfin, le développement de la Carte bancaire comme moyen principal de paiement sur Internet est une nécessité. D'après le 10ème baromètre du commerce électronique Webmarchand-Le Guide, les modes de paiement les plus répandus restent la carte bancaire en ligne (acceptée par 87,2% des sites marchands) et le paiement par chèque (acccepté par 62,4% des sites marchands). Avant que les nouveaux modes de paiement tels que le virement électronique (5,8% des sites), le paiement par mobile (0,8%) et le micro-paiement à l'aide du porte- monnaie électronique (1,2%) se développent, il est donc nécessaire de faire progresser la sécurité des paiements en ligne par carte bancaire par des actions coordonnées commerçants-banquiers. La BNP et la Société Générale ont déjà pris des initiatives positives allant dans le sens des attentes des membres de l'ACSEL et de " E-commerce pour tous ".
Toutes ces actions ne visent, en réalité, qu'à satisfaire les cyberacheteurs, à les fidéliser et à attirer les " non-cyberacheteurs relatifs". Ce n'est, en effet, qu'à ces conditions que le cybercommerce se développera durablement en France.








BIBLIOGRAPHIE

- ACSEL, Association pour le Commerce et les Services En Ligne, Bilan et perspectives du Ecommerce en France, Conférence de presse ACSEL-E-commerce pour tous, 17 janvier 2002
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